L'importance du soutien psychologique dans les PMA - Reproclinic
The importance of psychological support in ART

L’importance du soutien psychologique dans les PMA

Entretien avec Ariadna Bonals, psychologue à Reproclinic Je suis reconnaissante de pouvoir accompagner les patients lorsqu’ils traversent des processus aussi complexes sur le plan émotionnel.

Je comprends que c’est un moment où il y a beaucoup de doutes, beaucoup de craintes et beaucoup de tristesse, en raison de la difficulté d’avoir un bébé et du manque de compréhension qu’ils ressentent de la part de leur environnement. C’est pour ça que j’essaie d’être aussi chaleureuse que possible, de leur donner les ressources dont ils ont besoin pour apprendre à gérer leurs émotions et de les accompagner dans ce processus.

La PMA peut impliquer des aspects non seulement physiques, mais aussi émotionnels et sociaux. Avant tout, émotionnel. Lorsque les patients viennent dans notre clinique, ils apportent souvent avec eux un grand nombre de tentatives ratées, beaucoup de pression sociale et de nombreux sentiments de tristesse et de frustration. Sans aucun doute, un bon soutien psychologique sera la base pour gérer et mener à bien ce nouveau processus.

Aujourd’hui, nous avons le plaisir de vous présenter notre psychologue chez Reproclinic, Ariadna Bonals, sexologue clinicienne, thérapeute de couple et psychologue spécialisée dans la PMA. Ariadna possède une vaste expérience dans le monde de la reproduction assistée. Elle propose une thérapie cognitivo-comportementale aux patients qui suivent un traitement contre l’infertilité dans notre clinique.

C’est pour ça que nous avons pensé qu’il serait bon de lui poser quelques questions afin que vous puissiez comprendre l’importance d’un soutien psychologique pendant ce parcours de fertilité et en savoir plus sur certains problèmes.

1.Ariadna, quelles sont les répercussions émotionnelles du fait d’avoir cherché une grossesse pendant longtemps et d’être consciente qu’il s’agit d’un processus complexe?

À ce moment et tout au long du processus, de nombreuses émotions peuvent apparaître, comme la tristesse, la colère, la frustration, conduisant parfois à l’anxiété ou à la dépression. De nombreuses personnes qui se trouvent dans cette situation se sentent isolées de leur environnement, incomprises, avec beaucoup de honte et de culpabilité, ce qui affecte également leur estime de soi. Si l’on traverse ce processus avec un partenaire, cela peut également entraîner des problèmes de sexualité ou de stabilité de la relation, car chaque partenaire gère ce processus à sa manière.

C’est pour ça qu´un soutien psychologique peut être très utile pour qu’ils se sentent accompagnés, écoutés et qu’on puisse leur fournir certains outils pour apprendre à gérer leurs émotions.

2. Pensez-vous que la santé émotionnelle d’une femme, ou d’un couple, peut influencer la réussite d’une grossesse?

Bien sûr. Des études ont montré une corrélation négative entre le stress et la fertilité. Le stress prolongé peut affecter le fonctionnement de l’hypothalamus et de l’hypophyse, qui sont responsables des hormones qui envoient des signaux aux différentes parties de notre corps. En d’autres termes, le stress peut altérer l’ovulation, la quantité et la qualité des spermatozoïdes produits, ainsi que la capacité d’implantation.

De la même manière que le cortisol, « hormone du stress », peut avoir un impact négatif sur notre fonctionnement, l’ocytocine, « hormone du bonheur », a également un impact très positif sur notre organisme. Par conséquent, l’humeur des patients peut avoir une forte influence sur leur capacité à tomber enceinte.

3. Quel est votre rôle dans le monde de la PMA, plus précisément à Reproclinic, et comment pensez-vous pouvoir aider les patients?

Mon rôle dans la PMA est d’accompagner les patients qui passent par ces processus. Cet accompagnement peut viser à soutenir les personnes sur le plan émotionnel, à leur fournir des ressources pour apprendre à mieux gérer leurs émotions et le processus, à améliorer la relation de couple, ainsi qu’à aider à résoudre des doutes ou des craintes, voire à travailler sur certains griefs.

4. Vous êtes également en charge de l’évaluation des donneurs de gamètes, n’est-ce pas? Qu’est-ce que vous évaluez exactement?

Oui, je suis aussi responsable de l’évaluation psychologique des donneurs. Ma fonction est de pouvoir détecter s’il existe des troubles mentaux chez les donneurs ou les proches, de voir quel est leur degré d’implication dans le processus, de réaliser une petite étude de personnalité, ainsi que d’écarter d’éventuels traumatismes ou situations complexes qui pourraient affecter leurs gamètes.

5.Votre travail a-t-il donné lieu à des traitements favorables?

Je ne dirais pas que c’est dû exclusivement à mon travail, mais à l’ensemble de l’équipe pluridisciplinaire. Mais comme je l’ai déjà dit, le stress est un grand ennemi de ces processus, il peut donc être très favorable de travailler sur ces patients où il est nécessaire de réduire le stress ou de travailler sur d’autres aspects qui peuvent avoir un impact sur les résultats.

6. Que ressentez-vous quand un couple ou une femme parvient, grâce à la clinique, à fonder une belle famille?

La vérité est que je suis très heureux qu’ils aient pu y parvenir et que j’aie pu apporter ma contribution. Cependant, je me sens plus réconfortée dans ces moments où je sais que j’ai pu atténuer une partie de leur douleur et de leur inconfort, car c’est dans ces situations que je peux vraiment les aider et les accompagner.

7. Y a-t-il autre chose que vous souhaitez ajouter?

Oui, en fait, j’aimerais que les patients sachent que nous allons lancer des ateliers de soutien de groupe, car des études ont montré qu’ils étaient très efficaces dans le cadre des techniques de procréation assistée. Je pense que c’est un bon moyen pour eux de partager un espace de compréhension avec des personnes qui vivent quelque chose de similaire, de partager des sentiments et des émotions, et pour moi de leur donner quelques directives et outils afin qu’ils puissent mieux faire face au processus.