17 Avr FAQ pour les patientes – ASEBIR
Par le Comité de Rédaction de Reproclinic
Compte tenu de la situation actuelle engendrée par la pandémie de coronavirus SRAS-CoV-2, l’ASEBIR (Association pour l’Etude de la Biologie de la Reproduction ) a estimé nécessaire de publier un guide contenant les questions les plus courantes que les patientes peuvent se poser.
FAQ pour les patients
- Je n’ai pas pu commencer mon cycle, pourquoi?
L’alerte sanitaire émise par le Ministère de la Santé espagnol pour faire face à la pandémie de SRAS-CoV-2 ne doit mettre en danger ni les patientes ni les professionnels en leur faisant quitter leur domicile pour des actes médicaux non urgents. Bien que pour de nombreux couples, avoir un enfant soit une question prioritaire, à l’heure actuelle, la santé doit être primordiale. Nous devons donc être prudents, minimiser les risques d’infection et commencer le traitement impliquerait de sortir de chez soi alors que ce n’est pas indispensable. Votre sécurité est le plus important.
- J’ai commencé mon cycle et on m’a dit que je pouvais le terminer, mais pas me faire transférer les préembryons, pourquoi?
Une personne enceinte est toujours une patiente à haut risque face à presque toutes les maladies, entre autres parce qu’il est souvent impossible de lui administrer les médicaments nécessaires en raison du risque pour le fœtus. Dans cette situation, et sachant que le SRAS-CoV-2 s’avère si contagieux, la probabilité d’être infectée par le virus est assez élevée, même en faisant la quarantaine. Si tout se passe bien, le fait d’effectuer le transfert des embryons issus du cycle initié aboutirait à une grossesse et, dans cette situation, cela engendrerait automatiquement une patiente à risque, et c’est précisément ce que nous voulons éviter.
En outre, bien qu’il n’y ait pas suffisamment de preuves scientifiques pour montrer que le SRAS-CoV-2 peut à lui seul générer des altérations de la grossesse, il semble y avoir une corrélation directe entre le virus lui-même et les avortements précoces ou les naissances prématurées dues à la fièvre qu’il génère (le premier cas connu en Espagne était un enfant extrêmement prématuré né à Malaga d’une mère infectée par le coronavirus). Il est vrai que la plupart des cas pourraient être asymptomatiques, mais personne ne devrait vouloir prendre le risque d’avoir un bébé prématuré si les choses tournaient mal ou un enfant présentant les séquelles d’une infection pendant la grossesse. Pour cette même raison, et en cas de doute, il est recommandé de ne pas transférer, ce qui permet d’éviter la situation de risque dont nous parlons.
Quant au traitement, il peut être terminé puisque la stimulation déjà commencée est utilisée pour obtenir les ovocytes ou préembryons qui seront congelés par vitrification, si cela est possible, pour être ensuite transférés lorsque la sécurité sanitaire sera rétablie.
- Mais, est-ce que les préembryons cryopréservé, ont les mêmes garanties que les préembryons frais?
Des centaines d’articles scientifiques ont été publiés qui soutiennent la capacité de survie des préembryons cryopréservés et égalent leur potentiel d’implantation par rapport aux préembryons frais. En fait, à l’heure actuelle, la majorité des cycles de fécondation in vitro effectuent des transferts en différé pour s’assurer que les conditions de l’endomètre (la couche où le préembryon va se nicher à l’intérieur de l’utérus) sont les plus optimales, sachant que pendant la stimulation, l’endomètre est à la traîne des ovaires, qui sont ceux visés dans cette étape du traitement.
- Et pourrai-je décider moi-même le meilleur moment pour effectuer le transfert des préembryons ou pour utiliser mes ovocytes?
Une fois l’état d’alarme levé, les patientes et les responsables cliniques devront évaluer chaque cas pour déterminer de commun accord quel est le meilleur moment, et surtout le plus optimal, pour reprendre le traitement.
- Y a-t-il une limite pour décider quand transférer ces préembryons ou utiliser les ovocytes?
Etant donné que les préembryons ou les ovocytes cryopréservés peuvent rester dans cet état pendant des années, dès que l’état d’alerte sera passé, ce sera à vous de décider du moment de le faire.
- Si, avant de décider de transférer les préembryons, d’utiliser les ovocytes ou de recommencer le traitement, j’ai été infectée par le coronavirus, serai-je plus stérile ou aurai-je moins de chances de tomber enceinte?
Avec les données disponibles, et en nous rapportant à d’autres SRAS (les précédents coronavirus que nous avons déjà endurés), aucune diminution de la fertilité n’a été décrite, ni au niveau des ovocytes ni au niveau des spermatozoïdes. Il ne semble pas non plus que la capacité de tomber enceinte après l’infection soit affectée, bien que vous devrez bien sur prendre toutes les précautions que vous conseillera votre médecin vous après la maladie.
- Que se passe-t-il si je tombe enceinte spontanément?
La situation finale est la même que si vous étiez une patiente ayant eu un transfert après le cycle de fécondation in vitro, bien que dans ce cas, cela se se sera produit de manière incontrôlée. La recommandation de l’ASEBIR de ne pas effectuer de transferts pour le moment est donnée en raison de l’incertitude face à un virus encore inconnu et pour lequel nous ne disposons d’aucune donnée scientifique, car nous ne pouvons pas certifier que l’infection pendant la grossesse soit inoffensive, ni pour la patiente ou ni pour son fœtus.
En cas de grossesse spontanée, il est conseillé de rester en contact avec votre médecin ou votre obstétricien afin qu’il puisse vous donner les recommandations les plus appropriées à votre cas.